Mardi 19 mars 2024 à 20h
Avec Aurélie Choné, chercheur et professeur des universités à l’Université de Strasbourg, faculté Mondes germaniques et nord-européens. Ses champs de recherche sont la littérature et l’altérité culturelle – réception des pensées et religions orientales, en particulier indiennes, dans l’espace germanophone (19e-20e siècles), littérature et spiritualité (étude des courants ésotériques (notamment l’anthroposophie) – ainsi que la littérature et la spatialité.
Aurélie Choné propose d’expliquer en quoi le projet anthroposophique consistant à « repenser la nature » s’intègre dans une histoire des idées riche et complexe, et quelles en ont été les résonances jusqu’à aujourd’hui, notamment sur les mouvements environnementalistes et l’écologie spirituelle. En effet, quand on parle d’agriculture biodynamique, c’est toute une vision du monde qui est en jeu, qui implique à la fois des savoirs sur la nature, sur l’environnement et sur l’agriculture. La biodynamie est issue des conférences données par Rudolf Steiner il y a 100 ans, à l’occasion du Cours aux Agriculteurs. A l’époque déjà, les idées développées par Steiner étaient radicales et novatrices, et s’inscrivaient dans le contexte socio-politique des mouvements de réforme de la vie (Lebensreform) qui traversent l’espace germanophone autour de 1900.
Au cours de cette conférence, nous présenterons le parcours de Rudolf Steiner ainsi que le contexte historique dans lequel a émergé sa pensée, et nous étudierons la position du fondateur de l’anthroposophie par rapport à la science de son époque. On s’efforcera ensuite de recenser les savoirs à l’œuvre dans le Cours aux agriculteurs, puis de mettre au jour la théorie de la connaissance qui sous-tend l’approche steinerienne de la biodynamie. On mettra enfin en relation ces différents éléments pour expliquer quelques prescriptions pratiques données par Steiner en lien avec les préparations biodynamiques, la dynamisation et les rythmes cosmiques.