Résumé et extraits d’un article de Jürgen Fritz et al. publié en mai 2020 dans la revue Biological Agriculture & Horticulture
Titre original : Functional microbial diversity responses to biodynamic management in Burgundian vineyard soils.
Dans cette, Jürgen Fritz et ses collègues ont utilisés des indicateurs complexes d’analyse de la biomasse du sol pour évaluer l‘influence des préparations biodynamiques « bouse de corne « (500P) et silice de corne (501) sur le sol de cinq parcelles de vigne répartis sur trois communes de Bourgogne, entre Beaune et Mâcon.
L’utilisation de ces préparations biodynamiques fait encore l’objet d’un débat controversé. Cependant, plusieurs études ont été biaisées en comparant les BD avec la viticulture conventionnelle, car cette comparaison donne des informations générales sur les avantages environnementaux de la viticulture biologique, mais pas sur les effets spécifiques des préparations biodynamiques.
Les indicateurs microbiens quantitatifs tels que la biomasse microbienne mesurée par le carbone (MBC) et l’azote (MBN) ainsi que le taux de carbone du sol (SOC) donnent des informations valables sur le niveau général de fertilité des sols, mais ont à plusieurs reprises échoué à évaluer le effets plutôt subtils des préparations biodynamiques. Dans de tels cas, l’approche physiologique des profils microbiens utilisant la méthode MSIR (multi-substrate-induced respiration) est intéressante. La MSIR a permis de discriminer les régimes de fertilisation organique et inorganique relativement rapidement après le changement de système, et a également démontré une forte tendance à discriminer les traitements avec et sans préparations biodynamiques.
L’hypothèse sous-jacente est que l’ajout de préparations biodynamiques sur une moitié de chaque parcelle influence la diversité fonctionnelle microbienne de manière spécifique au vignoble, en comparaison avec la partie qui n’a reçu aucune préparation biodynamique.
Contrairement à de nombreuses autres expériences (Faust et al. 2017), dans cette étude, l’application des préparations BD 500P (bouse de corne) et 501 (silice de corne) a provoqué de forts effets. Les préparations biodynamiques ont généralement réduit le rapport C/N microbien et entraîné une respiration basale du sol significativement plus faibles dans l’un des vignobles (A1, pH du sol plus faible) alors que ce paramètre était plus élevées dans le vignoble C2 (sol calcaire, pH plus élevé). Sur ce site riche en calcaire, les effets sur le rapport C/N microbien étaient également les plus forts.
Si ces résultats paraissent contradictoires à la première lecture, c’est parce qu’ils mettent justement en avant l’hypothèse déjà avancée par d’autres chercheurs que les préparations biodynamiques ont une action régulatrice et équilibrante sur le milieu, et que cet effet varie selon le contexte agronomique et pédologique.
En conclusion, les résultats de cette étude suggèrent que les préparations biodynamiques ont un effet équilibrant sur la diversité fonctionnelle microbienne dans des conditions du sol différentes, et que ces effets peuvent augmenter avec le nombre d’années d’application. Davantage de vignobles devraient être analysés afin de mieux comprendre l’influence du type de sol et de la durée d’application sur l’effet des préparations biodynamiques.