Influence du mode de culture (biodynamique, biologique et intégré) sur la composition du jus de raisin (cv. Italia) après 3 années d’étude

Résumé d’un article de Colì et al. paru mars 2024 dans Chemical and Biological Technologies in Agriculture volume 11, Article number: 35 (2024). https://doi.org/10.1186/s40538-024-00553-5.

Titre original : Biodynamic, organic and integrated agriculture effects on cv. Italia table grapes juice, over a 3-year period experiment: an 1H NMR spectroscopy-based metabolomics study.

Résumé

Contexte

La nouvelle tendance à exiger des produits agroalimentaires “naturels” a encouragé l’application de méthodes agricoles plus durables et respectueuses de l’environnement, qui limitent ou évitent l’utilisation de produits chimiques de synthèse. Cette approche se développe dans la viticulture, l’un des secteurs ayant la plus grande valeur commerciale, car les raisins et les produits dérivés sont des denrées alimentaires largement consommées, aux caractéristiques nutritionnelles et sensorielles appréciées. Dans ce travail, la spectroscopie de résonance magnétique nucléaire 1H (RMN 1H) a été employée pour établir le profil métabolique d’échantillons de raisin de table cv. Italia, provenant d’une même zone d’origine, cultivés selon différents traitements (biodynamique, biologique et intégré) et récoltés au cours de trois millésimes successifs. Une analyse statistique multivariée a été réalisée sur les données de RMN dans le but d’étudier de manière exhaustive les influences possibles sur les métabolites dues à l’utilisation de diverses pratiques agricoles.

Résultats

La variabilité interannuelle (millésimes 2020, 2021 et 2022) et les différents traitements des vignobles (biodynamique, biologique et intégré) se sont révélés être des facteurs significatifs de différenciation des échantillons dans l’analyse initiale et non dirigée des données de profil métabolique (dérivées des spectres de RMN 1H). Néanmoins, les analyses dirigées des données ont montré que la variabilité entre les vignobles, due à l’application de diverses méthodes agricoles, avait un effet discriminant comparable en ce qui concerne les années de récolte. L’éthanol, les sucres (sous forme d’α-/β-glucose), les acides organiques (sous forme de malate) et les acides aminés (sous forme d’arginine, de leucine et de glutamine) sont les métabolites qui dépendent le plus des pratiques viticoles. Il est intéressant de noter que les résultats des comparaisons par paires entre les traitements indiquent que les échantillons biodynamiques se différencient le mieux des échantillons biologiques. Viennent ensuite les comparaisons entre les échantillons biodynamiques et les échantillons intégrés et entre les échantillons biologiques et les échantillons intégrés, par ordre décroissant de discrimination, comme le confirment les paramètres de description et de capacité prédictive des modèles de comparaison par paire OPLS-DA.

Conclusions

Les résultats ont mis en évidence que la composition des métabolites dans le jus de raisin de table cv. Italia est significativement affectée par l’utilisation de différents types de conduite du vignoble (biodynamique, biologique et intégrée, ici étudiée). L’étude métabolomique, qui utilise ici la spectroscopie RMN 1H combinée à une analyse statistique multivariée, offre des outils puissants pour élucider les différences métaboliques entre les classes d’échantillons.